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April 14, 2010
Certains d’entre nous sont des survivants des atrocités du régime nazi ou les enfants et petits-enfants de ces survivants. Nous voulons insister sur le fait qu’il n’y a rien d’antisémite ou de raciste dans le fait de critiquer et de s’opposer à la politique et aux pratiques du régime israélien par le biais du BDS, tout comme il n’était pas raciste de s’opposer à la guerre du Vietnam ou à l’occupation française en Algérie. Il n’est jamais antisémite ou raciste de s’opposer à des injustices telles que voler des terres, torturer, placer en détention sans procès, tuer des innocents, et autres éléments de l’occupation et de l’oppression israéliennes. En fait, ce sont ceux qui veulent identifier l’Etat d’Israël à l’ensemble des Juifs – comme si s’opposer à l’un revenait à s’opposer à l’autre – qui devraient être accusés de généralisations racistes, en ce qu’ils encouragent une vision figée et étriquée de la communauté juive.
Nous rejetons aussi les accusations selon lesquelles l’appel au BDS – appliqué aux institutions et non aux individus – serait discriminatoire. Donner à des institutions et des Etats l’impunité, tout en engageant des poursuites contre ceux qui exigent qu’ils aient des comptes à rendre, est à la fois anti-démocratique et oppressif. Dans une véritable démocratie, ce sont les individus qui devraient faire l’objet de la plus grande protection par la loi.
Promouvoir l’appel au BDS pour la Palestine est un acte démocratique qui fait appel aux gens pour qu’ils prennent la décision consciente de faire entendre la voix opprimée des Palestiniens et de faire connaître les graves violations des droits de l’homme commises sur le terrain. Il ne s’agit pas de censure, dans la mesure où la liberté de parole individuelle n’est pas visée et où il n’y a aucune volonté de contrôler les autres. Le boycott culturel et académique n’est ni un boycott de personnalités du monde culturel ou académique, ni un boycott de leurs travaux, mais plutôt un boycott d’Israël et des institutions culturelles et académiques qui se rendent complices de sa politique.
Pour toutes ces raisons, nous honorons votre initiative courageuse, dans l’espoir qu’elle montrera à bien d’autres l’exemple à suivre. L’appel au BDS utilise des moyens non-violents et légitimes de pression sur Israël afin qu’elle change sa politique, moyens désespérément nécessaires à l’heure actuelle pour mettre fin à l’occupation israélienne et à l’oppression des Palestiniens.
En solidarité,
We are Israeli citizens. We would like to express our support to our friends in France who promote the Palestinian call for the institutional boycott, divestment and sanctions (BDS) on Israel. We would like to stress that engaging in such activity is in no way discriminatory, anti-Semitic or inciting to racism, but quite the opposite, an action based on the universal values of freedom, equality, justice and human rights, and on international law.
As citizens devoted to the promotion of just peace and democracy in the region, we denounce the international community’s continued economic investments in Israel, which directly and indirectly sustain Israel's daily violations of international law and accelerated colonization of the occupied territories. We realize that Israel’s occupation and oppression of the Palestinians will very likely not end without international pressure and sanctions.
Some of us are survivors of the Nazi regime’s atrocities or the children and grandchildren of such survivors. We wish to emphasize that it is not at all anti-Semitic or racist to criticize and oppose the Israeli regime’s policies and practices through BDS as it wasn't racist to oppose the Vietnam War or the French occupation of Algeria. It is never anti-Semitic or racist to oppose injustice such as land theft, torture, detention without trial, the killing of civilians and all the elements of Israel’s occupation and oppression. In fact, it is those who wish to identify the State of Israel with all Jews - as if opposing one is opposing the other - who should be accused of racist generalizations, promoting a fixed, narrow view of the world's Jewry.
We also reject claims that BDS, applied to institutions and not to individuals - is discriminatory in any way. It is both non-democratic and oppressive to allow impunity for institutions and states, while prosecuting those who call for their accountability. In a true democracy, it is individuals who should be protected to the highest extent by the law.
Promoting BDS for Palestine is a democratic act of appealing to people to make a conscientious decision through raising the oppressed Palestinian voice and exposing the grave human rights violations on the ground. It is not censorship, for it does not target individual freedom of speech, and because it does not assume a role of policing others. The cultural and academic boycott is neither a boycott of cultural or academic figures nor a boycott of their works, but rather a boycott of Israel and its cultural and academic complicit institutions.
For the above reasons, we honor your courageous initiative, in hope that it will set an example for many others to follow. The means of BDS are non-violent and legitimate means for pressuring Israel to change its policies - means which are now desperately needed in order to end Israel's occupation and oppression of the Palestinians.
In solidarity,